COMMUNICATION
1.3 : INTERFÉRENCES
DÉCODAGE
(2ème partie)
(Pour ceux qui visitent ce blogue pour la première fois,
j’aimerais d’abord vous référer au début de cet article, histoire de vous
mettre dans le contexte.)
Dans le cas où il s’agit d’un émetteur inconnu, parmi
les facteurs qui viendront influencer le décodage, nous retrouvons :
•
Le
niveau d’éducation
du
récepteur.
Lorsque l'on parle d’éducation, on
pense automatiquement au niveau académique et familial et certainement cette part a son
pesant d’or dans la balance. Toutefois, elle ne forme qu’un ensemble restrictif
d’acquisition d’expériences. Peu importe le nombre d’ouvrages parcourus et
l’ensemble des valeurs inculquées dans un cercle défini, s’il n’est pas
possible pour l’individu de les mettre en pratique en dehors de sa « bulle »,
« sur le terrain », le tout demeure pratiquement statique, sinon
stagnant.
Bien sûr, cette portion représente
la pierre angulaire sur laquelle tout repose car c’est à cette étape que l’on
doit éveiller et stimuler la curiosité intellectuelle,
« l’esprit scientifique » comme on l’appelait dans ma jeunesse. C’est
ce qui nous permettra, je crois, d’aller au-delà de cette sphère inclusive
représentée par la famille et la théorie et accéder à l’autodidactisme ;
l’expérience et l’éducation de vie que l’on se donne soi-même, par nos
ambitions, nos rencontres, nos voyages et ainsi de suite. D’ailleurs, il est
facile de remarquer à quel point les gens qui ont beaucoup voyagé et/ou
possèdent un vaste réseau social (qui va au-delà de la virtualité) sont, sauf
exception (et il n’y en a pas beaucoup !) d’excellents communicateurs.
Si ce niveau d’éducation est faible,
le récepteur pourrait avoir des difficultés à bien décoder ce qui lui est
adressé. Bref, plus l’éducation sociale et culturelle d’une personne est élevée, plus
cette personne a des idées, des moyens, des opportunités diversifiées.
Par conséquent, plus il lui sera possible de bien saisir la portée d’un message,
d’en faire ressortir toutes les possibilités et pouvoir choisir laquelle
représente le mieux la teneur de ce qui lui est adressé.
•
Les
croyances et présomptions
Évidemment, est inclut dans tout
ceci, la religion, les croyances et superstitions, les préjugés, les idées
préconçues, car tout cela fait déjà partie intégrante de notre vision de la vie, de la
société, de nos paradigmes. Sans
vouloir me lancer dans un débat sur le comportement humain, et encore moins sur
la religion, il est toutefois possible d’observer des comportements spécifiques
découlant de certaines pratiques ou croyances chez les gens qui nous
entourent. Ce qui est tout à fait
normal, car tout notre mode de vie au quotidien est influencé par celles-ci.
Les croyances, préjugés, idées préconçues modèlent nos comportements.
Prenons quelques exemples tout à
fait anodins mais dont les implications sont éclatantes de vérité. Avez-vous
déjà vu, autour d’une table, quelqu’un jeter du sel par-dessus son épaule
gauche « pour conjurer les mauvais esprits » ? Quelqu’un vous a-t-il déjà dit « Touche
du bois » en voulant vous souhaiter bonne chance ? L’avez-vous fait
? ☺ Ou, à l’opposé, quelqu’un vous
a-t-il déjà souligné le fait qu’il ne vous souhaiterait pas bonne chance
justement parce que « ça porte malheur » ? ☺
Prenons un exemple un peu plus
« sérieux ». Au moment où j’écris ceci, nous sommes Jeudi, le 12.
Demain sera un vendredi 13. Vous voyez déjà un peu où je veux en venir.
Pour quelqu’un d’extrêmement
superstitieux, demain sera une journée à « prendre avec des
pincettes. » Certaines personnes ont même déjà commencé à la redouter au
moment même où j’écris ces lignes. Pour la plupart de ces gens, à prime abord,
dès leur réveil le lendemain, tout événement qui se produira sera perçu et
analysé comme pouvant être de mauvais augure.
En allant au bureau, s’ils croisent
un chat moindrement de couleur sombre, ça y est ! La journée sera
catastrophique ! Ils ne font pas attention et passent sous une échelle, ils
vont renverser leur café, soit sur leur bureau, soit sur leurs vêtements, soit
sur les vôtres ! Quelqu’un ouvre un parapluie à l’intérieur d’un édifice ; il y
aura une panne d’électricité ou une panne de serveur et vous perdrez une grande
partie de votre travail.
À la lumière de ceci, il est facile
de constater que nos croyances influencent nos comportements et, par conséquent, a un
impact certain sur notre interprétation des choses.
•
La
perception générale
Tout comme l’émetteur doit penser à
son auditoire en livrant son message, le DÉCODEUR, lui, doit plutôt penser à
l’émetteur du message. Il doit tenter de conceptualiser l’intention d’une
personne qu’il ne connaît pas donc avec laquelle il ne possède aucun
point de repère.
Le problème qui se pose alors est comment
décoder le message proprement ? La solution n’est pas vraiment simple et s’apparente
quelque peu à une sorte de jeu de détective qui nous aidera à mieux identifier
l’auteur du message. Pour ce faire, la seule piste que nous possédons est le
message en tant que tel.
Bien sûr, la première chose est de
regarder qui nous le fait parvenir. Quel est son nom ? Le nom nous donne
souvent des indices sur l’émetteur, pouvant nous laisser entrevoir une culture,
une mentalité, ou même une façon de penser.
Ensuite, pour ma part, je regarde le contenu du message ; les mots avec
lesquels il a été formulé. Quels sont ces mots ? Quel est leur niveau
linguistique ? Est-il littéraire ? Commun ? Vulgaire ? Quelle est l’orthographe
utilisée ? Est-elle adéquate ? Irréprochable ? Bourrée de fautes ? Quel est le ton employé ? Est-il familier,
formel, populaire, ou amical ?
Toutes ces questions nous mènent à
dresser un profil de notre émetteur. En y répondant, nous pouvons déjà établir une
esquisse de la personne à l’autre bout de la communication. Une fois ceci fait,
nous devrions revoir le message.
Par exemple, Speedy Gonzalez, Texas,
USA, m’envoie un courriel m’invitant à participer à un événement X où il
aimerait me rencontrer pour discuter d’opportunités futures. Quelles sont les
perceptions que je peux analyser à la suite de la réception de ce message ?
Si le message qui me parvient est
écrit dans un niveau de langage élevé et qu’il n’y a ni faute d’orthographe, ni
faute d’expression, (ce qui est impossible à réaliser avec un traducteur
électronique, si perfectionné soit-il) je peux déjà me mettre à penser que
cette personne est possiblement trilingue et qu’il maîtrise parfaitement trois
langues, soit l’anglais, l’espagnol et le français. De plus, le niveau est
élevé ce qui en général dénote une éducation supérieure. Ça donne une meilleure
crédibilité à l’envoi. Le ton est formel
mais à la fois jovial et invitant. Ce type semble être un professionnel et
cultiver également des relations d’affaires amicales. Après recherches, je me
rends compte qu’il occupe un poste important dans une grande firme américaine.
L’offre prend encore plus d’intérêt et je commence sérieusement à penser à
assister à cet événement.
On voit aussi que mettre ses
perceptions de côté nous aide grandement à bien entrevoir des choses qui
autrement seraient passées inaperçues. J’aurais pu me dire « Bah, encore
une de ces offres qui semblent alléchantes mais qui dans le fond finiront par
me coûter beaucoup d’argent. En plus, je ne parle pas espagnol et on va
sûrement avoir de la difficulté à se comprendre. Et combien d’autres choses
encore !
Mettre de côté sa vision personnelle
des choses, et également parfois même, ses propres intérêts, est une étape
essentielle qui permet en tout temps d’effectuer un meilleur décodage.
•
La
personnalité et le sexe de l’individu
On peut retrouver ici un des
facteurs qui expliquent certaines difficultés de communication. Sans entreprendre une étude des différents
types de personnalité, affirmons qu’il existe des extravertis
ou introvertis, des intuitifs ou perceptifs, et également rationnels ou
émotifs. Tous ces éléments et les combinaisons en découlant peuvent influencer
le déroulement d’une bonne communication. On comprend encore plus ici
l’importance du point 3 à l’effet que l’on doit « mettre soi-même »
de côté pour décoder le plus efficacement possible le message qui nous est
destiné.
Prenons
un exemple : M. Froid (rationnel) reçoit un message sur son cellulaire de
Mme Chaude (émotive) qui lui expose une situation bien navrante. Si M. Froid
reste lui-même, il ne décodera que la situation elle-même et jugera alors de
l’urgence de celle-ci. Si M. Froid s’oublie quelques instants et se met dans la
peau de Mme Chaude (oubliez les jeux de mots !) il pourrait alors décider
d’agir autrement. Mais il reste fort à parier que M. Froid ne regardera que la
situation elle-même car, selon sa personnalité, de voir la vie.
En
connaissant bien ces différents types de personnalité il est possible de tirer
quelques lignes générales sur l’émetteur à travers son message.
Qu’on
se le dise une fois pour toutes, si le décodeur du message est un homme, ou une
femme, le décodage s’effectue différemment. C’est un fait naturel. Peut-être
les deux arriveront aux mêmes résultats ou à la même conclusion mais ils
prendront des chemins différents pour y parvenir. Ces chemins ne sont ni
meilleurs ni pires l’un par rapport à l’autre. Les hommes ne pensent pas
comme les femmes et vice-versa. Ainsi, si la pensée à la base diffère,
l’écriture, les façons de dire (ou de voir) les choses, l’approche, la
compréhension et la perception sont aussi différentes. Il en va de même pour le
décodage.
•
Le
statut
Notre façon de voir la vie et la
société dans laquelle nous évoluons a son impact sur la manière dont nous
décodons ce qui nous entoure. Par exemple, si nous sommes du type à respecter
la hiérarchie des classes sociales, nous ne décodons pas un message provenant
du grand patron de notre établissement avec la même perception, voire avec le
même intérêt, que s’il provenait d’un collègue ou, pis encore, un travailleur
journalier.
Un jour, une chargée de cours de
l’Université de Montréal m’a dit froidement : « Il ne faut pas
toujours croire ce qu’un professeur dit. » alors que j’avais recopié
fidèlement chaque mot qu’elle avait prononcés dans ses cours. Le pire dans ceci
est qu’elle avait entièrement raison. Ce n’est pas parce qu’on est professeur,
médecin, avocat, ou autre que l’on connaît tout. On connaît notre domaine mais pour ce qui est
du reste, cela dépend de tout à chacun. Pourtant, lorsqu’un membre d’une haute
profession « libérale » s’exprime hors de son domaine de compétences,
plusieurs ont tendance à respecter leurs opinions, souvent au détriment de leur
propres idées. Le meilleur exemple que je pourrais nommer ici est lorsqu’un juge
d’instruction, qui pourtant connaît bien la loi, les gens, la société et les
mœurs, se permet de comparer une femme et un règlement et de dire qu’à la base
les deux sont pareils car ils sont faits pour être violés (ex-juge Denys
Dionne, 27 janvier 1989 !). En fait, dans ce cas-ci, ce n’est pas parce qu’on
est juge qu’on ne peut pas être con. Mais nous avons ici un bel exemple d’une
« autorité » qui donne son opinion, qui se prononce sur un sujet qui,
visiblement, dépasse de loin son champ de compétence. L’opinion perd toute
valeur et l’individu devient incompétent à nos yeux.
Bref, pour mieux décoder un message
d’un émetteur inconnu, mieux vaut mettre de côté nos impressions, nos préjugés
et surtout tenter de garder un esprit ouvert et entrevoir le tout dans sa plus
grande généralité. Le contenu du propos se précisera au fur et à mesure des
échanges qui s’en suivront. Mais à la base, il faut savoir « se mettre de
côté » car cela tend à nuire à une bonne interprétation et peut parfois
donner lieu à des situations indésirables ou à des mésententes.
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Louis Carle
Directeur
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