mardi 13 mars 2018

Communication 1.3 : Interférences (2ème partie)



COMMUNICATION 1.3 : INTERFÉRENCES (2ÈME PARTIE)

Dans la première partie de cet article, j’ai expliqué deux interférences majeures qui portent entrave à l’efficacité de la communication : 

1. Le temps choisi pour livrer le message

2.  la disposition émotive générale (réceptivité) de l’interlocuteur.




Poursuivons donc dans cet ordre d’idées en abordant l’aspect de ce que j’appellerai « le couloir de communication » dans lequel se retrouvent toutes sortes d’interférences. Ce que j’entends par le COULOIR DE COMMUNICATION, c’est l’environnement du message au moment où je le livre.  On peut y retrouver la teneur du contenu du message ; est-elle positive ou négative ? Devrais-je le livrer en privé ou en public ? Quels sont les éléments externes qu’il m’est possible de contrôler lors de la transmission de ce message ? Puis-je minimaliser les bruits environnants (téléphones, conversations à proximité, construction externe, interruptions) ?



Prenons un exemple :

Deuxsous apprend que la mère de Milliards est mourante et est à l’hôpital. Elle le réclame. Tout le monde cherche Milliards ; personne ne sait où il se trouve. Mais Deuxsous sait que Milliards est présentement en train de donner une soirée festive dans l’un des grands hôtels de la ville.



Lorsqu’il s’y présente, Deuxsous constate qu’il y a énormément de gens qui dansent ou conversent au son d’une musique forte et envahissante. Après plusieurs minutes de recherche, Deuxsous localise finalement Milliards qui est entouré de jolies demoiselles et de ses amis autour d’une table tout au fond de la salle. Les gens rient beaucoup et il est évident que tous ont déjà fait incursion dans les paradis artificiels de Baudelaire et de Poe.



Comment Deuxsous annoncera-t-il la nouvelle à Milliards ? Doit-il le faire en essayant de parler plus fort que tous et lui livrer la triste nouvelle ? Ou doit-il tenter de prendre Milliards à part et de lui faire comprendre qu’il doit se dépêcher ?

Naturellement, on est enclin à choisir la deuxième option. Pourquoi ? Simplement parce qu’on tient compte de la teneur du message que l’on doit livrer comparativement à l’ambiance générale qui nous entoure lorsqu’on le livre.  Si Deuxsous avait eu à apprendre à Milliards qu’il venait de gagner une fortune considérable à la loterie, il aurait bien pu tenter d’élever la voix et parler plus fort que tous afin de clamer la nouvelle. Les circonstances environnantes auraient été pour le moins appropriées.

Si vous devez tenir une réunion d’affaires importante, il est possible de pouvoir contrôler certains facteurs environnants afin de maximiser l’attention et la compréhension des participants. 



Par exemple, à l’entrée de la salle, vous pouvez mettre une table, un panier, ou même proposer un vestiaire pour que les gens puissent laisser leurs téléphones ou tout appareil électronique pouvant causer une interruption dans le déroulement de la rencontre. Vous pouvez également vous assurer qu’aucun appel ne vous sera transmis durant cette réunion, peu importe la durée de celle-ci, et également penser à mettre en place un « chien de garde.» C’est à dire quelqu’un qui filtrera toutes les demandes pouvant vous être acheminées durant le temps de la rencontre, ce qui évitera tout éventuel et inutile dérangement

Envisagez votre couloir de communication. Quels sont les éléments que vous pouvez maîtriser ? Vous réaliserez rapidement qu’en contrôlant de petits détails vous augmenterez l’efficacité de votre communication et vous assurerez qu’elle sera en mesure d’obtenir la portée désirée.



Ceci étant dit pour le COULOIR DE COMMUNICATION abordons maintenant l’aspect du CANAL DE COMMUNICATION

Le CANAL DE COMMUNICATION tant qu’à lui, représente le MOYEN par lequel on livre le message. Que ce soit de façon verbale ou écrite, on utilise toujours un canal quelconque afin de transmettre notre message. J’ai déjà expliqué dans un autre article différents moyens dont on peut se servir en tant que canal ; ce peut être le téléphone (cellulaire ou autre), un courriel ou une feuille de papier. Le canal est sans doute l’élément dont on peut le plus aisément en contrôler les interférences.




Par exemple, si on décide de transmettre notre message de vive voix et que la communication est mauvaise, nous pouvons toujours nous reprendre une autre fois. Si nous décidons d’écrire quelque chose, nous avons le choix des termes à utiliser, tout comme dans le langage verbal, afin de rendre le message à transmettre le plus clair possible. Par contre, il faut garder en tête qu’il y a toujours un canal qui est préférable à un autre, tout dépendant des circonstances et de la teneur du message en soi, donc du COULOIR DE COMMUNICATION.

Certains m’ont déjà exprimé qu’il est difficile de contrôler les interférences du canal de communication et qu’il est impossible, par exemple, de prévoir un délai postal ou une perte d’envoi. Certes, mais entre vous et moi, si vous avez envoyé une lettre par courrier régulier, c’est à dire de terre, c’est plutôt votre choix de transmission qu’il faudrait revoir. Aujourd’hui, envoyer une lettre en format PDF, dûment signée et officielle, par courriel, avec un accusé de réception, a autant de poids au point de vue légal qu’une lettre recommandée. De plus, elle coûte beaucoup moins chère.










Il existe quantité d’exemples représentant un mauvais choix de canal pour la transmission de messages. Aujourd’hui, en 2018, nous avons atteint un niveau de communication inégalé dans l’histoire de l’humanité. Dans ce cas, comment se fait-il que le temps d’une simple communication qui pouvait prendre quelques minutes il y a vingt ans soit décuplée par un facteur de temps x aujourd’hui ?

Un exemple de ceci : Marmelade a constaté une erreur dans le rapport financier de l’entreprise. Elle contacte Confiture qui travaille dans les bureaux-chefs de l’entreprise pour lui demander de vérifier les chiffres du troisième trimestre. Elle choisit alors d’écrire un courriel à Confiture, tôt le matin, lui demandant une autorisation afin de modifier le rapport. Marmelade vérifie ses courriels sur l’heure du midi et n’a toujours pas reçu la réponse de Confiture. Mais ayant beaucoup de travail sur son bureau, Marmelade décide d’attendre jusqu’à la fin de la journée. Finalement, vers deux heures trente, elle reçoit la réponse de Confiture dans laquelle elle peut lire que malheureusement, il ne sera pas possible aujourd’hui d’obtenir cette autorisation car le président, B Darachid, a quitté les bureaux en milieu de matinée et ne sera pas de retour avant le lendemain après-midi.


Si, au lieu d’envoyer un courriel, Marmelade avait passé un coup de téléphone à Confiture, elle aurait pu avoir l’autorisation requise de M. Darachid avant qu’il ne quitte, régler l’erreur en peu de temps et présenter son rapport à son supérieur, M. Gelée. Marmelade aurait pu passer à autre chose.

Vous me direz sans doute que cet exemple est bien anodin et que le retard est insignifiant. Je ne suis pas de cet avis. Justement parce que l’exemple est anodin/insignifiant, son importance est d’autant plus criante. Il devrait être réglé promptement car si tous les petits exemples insignifiants sont ainsi reportés et qu’on y ajoute tout l’ouvrage quotidien qui se présente également jour après jour, nous atteindrons rapidement un point de saturation dans lequel nous aurons l’impression de toujours faire face à une montagne de travail et risquerons également de diminuer notre efficacité. En considérant ceci, il n’est pas surprenant d’entendre parler autant d’épuisement professionnel ces jours-ci. En gérant adéquatement nos canaux de communication, nous pouvons considérablement augmenter notre efficacité.

Ce qu’il faut retenir ici c’est avant tout d’examiner le COULOIR DE COMMUNICATION afin de bien choisir notre CANAL DE COMMUNICATION. Une bonne combinaison de ces deux éléments peut apporter une amélioration considérable dans toutes les sphères de la vie, autant au niveau personnel que professionnel.

Et, comme toute bonne chose ayant une fin, je m’arrêterai ici. À venir dans un prochain blogue, l’ENCODAGE et le DÉCODAGE d’un message.

À bientôt!

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Louis Carle
Directeur


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